Les salariés effectuant des travaux ou des missions à risques peuvent bénéficier d'une compensation salariale, appelée prime de risque. Hors du cadre du salariat, cette prime désigne également le surplus de rendement d'un investisseur choisissant un placement financier risqué. Alors comment comprendre cette notion de prime de risque ? Et comment la calculer ? Tour d'horizon.
Les salariés subissant des conditions de travail particulièrement éprouvantes peuvent percevoir un complément salarial sous la forme d'une prime de risque. Si cette prime compensatoire est répandue dans des secteurs comme le bâtiment ou l'hôpital, elle n'est pas encadrée par le Code du travail et résulte donc de la volonté de l'employeur. La prime s'applique notamment à la rémunération du salarié si elle est prévue par :
le contrat de travail ;
la convention collective ;
l'usage de la profession.
À savoir : le salarié est en droit de faire une demande de prime de risque à son employeur s'il estime que sa mission comporte des risques.
La notion de risque recouvre des secteurs d'activité variés. Toutefois, certains environnements de travail sont plus susceptibles que d'autres de générer des situations dangereuses. La prime dite de risque concerne notamment :
le travail en hauteur (échafaudages, cordages) ;
les environnements hostiles (hôpitaux psychiatriques, établissements pénitentiaires) ;
les métiers salissants (contact avec des produits pigmentés) ;
l'utilisation de machines dangereuses (scies à ruban, machines rotatives, cisailles, etc.)
les missions impliquant la manipulation de produits toxiques (laboratoires).
En parallèle, une variante de cette prime existe dans la fonction publique. L'indemnité pour « travaux dangereux, insalubres, incommodes ou salissants » prend en compte plusieurs types de risques au travail classés en trois catégories :
accidents corporels ou lésions organiques ;
intoxication alimentaire ou contamination ;
travaux incommodes ou salissants.
Une distinction s'opère entre prime salariale et prime de risque de marché. Cette dernière notion s'applique aux investisseurs désireux d'investir dans des actions réputées risquées. Ainsi, un investisseur peut placer ses liquidités sur un actif sans risque, présentant en conséquence un faible rendement. À l'inverse, un actif plus risqué peut s'avérer plus rémunérateur.
Dans un cadre financier, la prime de risque de marché exprime donc l'écart entre la rentabilité d'une action et celle de placements plus sûrs comme des obligations d'État. Cette prime incitative a pour but de convaincre les investisseurs de miser sur des actifs risqués, tout en minimisant leurs pertes potentielles.
Calculer la prime de risque du salarié s'effectue en proportion de sa durée de travail, heures supplémentaires incluses. Par ailleurs, cette compensation s'intègre au salaire mensuel. Apparaissant sur la fiche de paie, il ne s'agit pas d'un versement ponctuel.
Pour les fonctionnaires, le montant de la prime est du ressort des pouvoirs publics. Les arrêtés ministériels fixent ainsi les taux de référence en fonction du risque auquel s'exposent les agents publics.
À noter : cette indemnité de risque est soumise au paiement des cotisations sociales. La prime prend également part au calcul de l'impôt sur le revenu.
Pour les investisseurs, la prime se calcule au regard de la différence entre le rendement escompté de l'actif financier et le rendement du produit le moins risqué. Trois méthodes de calcul ont cours.
Une première approche consiste à observer les performances historiques d'un marché donné, en analysant l'écart entre les rendements du marché des actions et de celui des obligations assimilables du Trésor (OAT).
Calculer une prime de risque prospective tient compte du cours des actions à un instant T, ainsi que des prévisions de résultat.
Alternativement, la méthode par sondage permet aux investisseurs de proposer une estimation de risque pour le futur.
Maitriser les procédures et formalités d'embauches obligatoires